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Publié le 27/03/2019
Intitulée « La collection Courtauld. Le parti de l’impressionnisme », l’exposition présente des œuvres maitresses d’artistes incontournables du tournant du siècle dernier parmi lesquels Manet, Renoir, Monet, Seurat, Boudin, Cézanne, Van Gogh, Gauguin, ou encore Modigliani, pour ne citer qu’eux …. Rassemblée principalement entre 1923 et 1929, c’est l’une des collections impressionnistes et post-impressionnistes les plus remarquables de l’époque. Les œuvres qui sont présentées dans cette exposition témoignent d’une époque, de la vie, de la modernité, et la collection semble féminine tant il en émane de la poésie et de la douceur.
Parmi les œuvres notables, ou qui nous ont marquées, citons tout d’abord la dernière œuvre majeure de Edouard Manet (1832-1884) « Un bar aux folies bergères » (1882) dans laquelle pose Suzon, une des serveuses. Elle nous regarde franchement, mais parle également avec un client. Toute en mystères, entre les marchandises, face à un client ou au spectateur ? Elle est face à la salle, mais nous la voyons dans son dos … Œuvre magnifique et complexe que nous devons prendre le temps de regarder pour y lire l’histoire qui nous est racontée…
On y trouve également une des esquisses préparatoires du « Déjeuner sur l’herbe » (1863) tant contestée dont l’œuvre principale se trouve au Musée d’Orsay.
Pierre Auguste Renoir (1841-1919) est très présent avec le fameux « La loge » (1874), qui a inspiré un très beau poème à Samuel Courtauld, et qui présente deux personnages dans une loge de théâtre, sujet peu commun à l’époque, avec son magnifique traitement des tissus et des textures tout en noir et en blanc, et ce ton humoristique avec le personnage masculin qui regarde « ailleurs ». Mais notre préférence est allée à « Femme laçant sa chaussure » (1918), sensuelle, intime, chaudement colorée, ronde, féminine.
La collection ne saurait être complète sans l’une des « Gare Saint-Lazare » (1877) de Claude Monet (1840-1926), témoignage de la modernité, paysage poétique urbain de verre et de fumée. De Monet également, « Antibes » (1888) et sa merveilleuse lumière, le vent qui souffle délicatement dans l’arbre, et cette belle palette aux couleurs diamantées.
Eugène Boudin (1824-1898) lui donne la réplique avec une lumière normande, du sable et des nuages dans « Deauville » (1893).
Cette collection est l’une de celles possédant les plus beaux George Seurat (1851-1891) dont une étude pour « Le Chahut » (1889) éclatante de rouges, de verts et de bleus, et « La jeune femme se poudrant » (1888 /89), très beau portrait de sa compagne tout en jeux de lumière, points de tailles différentes, rondeurs et féminité.
Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901) nous a séduites avec « En cabinet particulier » (1899), et surtout avec une très jolie lithographie issue de la collection « Elles », « Femme couchée – réveil » (1896) pleine de poésie et de douceur, et dont on cherche la tête au cœur de ces draps, dont on se sent épiés malicieusement…
Nous ne pouvons nous arrêter là tant il y a de belles œuvres. Paul Cézanne (1839-1906) est bien représenté avec « L’homme à la pipe » (1892/96), un des cinq tableaux des « Joueurs de cartes » (1892/96) bien connus, ou encore « Le lac d’Annecy » (1896) dont la palette froide, alpine, de bleus et de verts, les structures formelles et colorées, servent parfaitement cette lumière si particulière et ces reflets de montagne dans l’eau du lac.
Peut-être notre plus gros coup de cœur, Vincent Van Gogh (1853-1890) et ces deux subtiles tableaux que sont « Pêchers en fleurs » (1889), ode lumineuse au printemps, et « Champs de blé, avec Cyprès » (1889). Ce dernier frissonne sous la parfaite palette de bleus, de jaunes, et de verts. Vent et chaleur inondent le tableau.
L’exposition est très agréable à visiter. Les œuvres, regroupées par artiste, sont mises en valeur, et la documentation, tant sur l’acquisition, la présentation de l’époque, que sur la mise en scène de la collection, est très abondante.
Samuel Courtauld avait à cœur de promouvoir les artistes impressionnistes français en Grande Bretagne. Il regrettait que peu d’œuvres soient dans les musées de Londres, et souhaitait que l’étude de l’art soit accessible à tous. C’est dans cette logique qu’a été fondé l’Institut Courtauld, un des principaux centres d’enseignement de l’art dans le monde, rattaché à l’Université de Londres.
Ce n’est pas un secret, nous avons adoré cette collection. Il nous tarde de nous rendre à Londres pour aller visiter la fondation …
La collection Courtauld. Le parti de l’impressionnisme. Du 20 février au 17 juin 2019.
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COMMENTAIRES
27/04/2019
Extraordinaire collection de Samuel Courtaud. Ne pas rater cette exposition, la Fondation Vitton nous régale.