Edgar Degas est surtout connu comme peintre et chroniqueur de ballet, et pourtant son travail comme graveur d'art révèle l'étendue réelle de ses nombreuses expériences. Dans le milieu des années 1870, Degas a été introduit au processus du monotype, dessin à l'encre sur une plaque de métal qui est ensuite travaillée sur une presse, ce qui génère généralement une oeuvre unique. Séduit par le potentiel du monotype, il se plonge dans la technique avec un énorme enthousiasme, poussant le médium à son extrême. Il a étendu les possibilités du dessin, créé des surfaces avec un sens aigu de la sensibilité tactile et créé de nouveaux moyens pour de nouveaux sujets, des danseurs en mouvement à l'éclat de la lumière électrique, des femmes en milieu intime aux effets météorologiques dans la nature. Le monotype a également déclenché une foule d'expériences de Degas, qui a souvent utilisé le médium comme point de départ d'où une image pourrait être remaniée et révisée. Ce processus de répétition et de transformation, de mise en miroir et de renversement, a permis à Degas d'étendre sa façon d'aborder l'étude de la forme. L'impact profond de son travail avec le monotype peut être vu dans ses variations dans différents supports de motifs clés, révélant un nouveau genre d'œuvres d'art qui relevaient moins du progrès que de l'infini dans l'innovation artistique.

L'exposition propose environ 120 monotypes rarement exposés, ainsi qu'une soixantaine de peintures, dessins, pastels, carnets de croquis et gravures associés, qui montrent un Degas au plus moderne, capturer l'esprit de la vie urbaine; représentant le corps de façon nouvelle et audacieuse; se libérant de la tradition; et s'engageant avec audace dans les possibilités de l'abstraction.

Au MOMA jusqu'au 24 juillet 2016: Edgar Degas, a new strange beauty

Un article de Thomas Urbain paru dans la Presse du 24 mars : Le MOMA célèbre Degas